Rêves et passions

Rêves et passions

Compte rendu de l'action 2013

Compte rendu du projet « Elan du cœur » Tadlo fevrier 2013

 

Suite à votre générosité, nous avons pu ensemble mener le projet à terme.

Vous trouverez ci-dessous le descriptif le plus complet possible :

Malgré un ratage au départ, j’ai pu me rendre à Tadlo avec une semaine de retard. Il m’aura fallu 94 heures pour rejoindre Tadlo au départ de chez moi (en Vendée)…

Arrivé à Pakse j’ai d’abord profité du taux de change intéressant (10 600 kips pour un euro) le jour de mon arrivé pour changer les 1600 euros collectés (certaines promesses de don ne sont jamais arrivées à l’heure ou je vous parle). Nous avions des promesses à hauteur de 1740 euros.

Après des retrouvailles émouvantes avec ma famille la bas, je suis aller me présenter auprès de Samlan et Bountian que j’avais rencontré l’an passé et qui devaient être mes interlocuteurs privilégiés (n’ayant pu recruter un ou une traductrice étranger au village)…

J’ai très vite senti une réel motivation de Samlan tout particulièrement, Bountian étant plus réservé.

Le premier jour, il s’agissait pour moi de renouer le contact et d’indiquer la raison de ma présence ici, sans aller plus loin. Mon état de fatigue dû à un manque cruel de sommeil ne me permettais pas d’avoir une réflexion posée.

Sans divulguer le montant de la somme collectée, j’expliquais que je n’étais que le représentant d’un groupe de personnes qui avait choisi de supporter cet élan du cœur… Que ce n’était pas mon argent, et que j’attendais une réelle transparence dans tout les actes que nous poserions.

J’offrais une bière à mes interlocuteurs et poliment prenait congés pour aller me reposer. En nous donnant rdv le lendemain à 8.00 h.

Avant de retourner à la maison, ou Mam Tiam m’hébergeais, je fit un détour par l’école…

Rien n’avait changé.

 

Le lendemain je demandais à S et B de me faire des propositions concernant les besoins du village, en indiquant que la règle était que les actions soient profitables à toute la population.

Naturellement, très vite ils me parlairent de l’école et de la nécéssité de faire quelque chose. Repeindre toute l’école mais pour eux la priorité était de repeindre l’exterieur (pour que se soit plus joli pour les touristes). Premier point de désaccord !!!

J’explique notre point de vue, finalement Samlan et Bountian accepte de soumettre l’idée au chef du village dans la journée.

Je prends congé et trouve à quelques km de Tadlo un « magasin » qui vends de la peinture, je me renseigne des prix.

Le soir, je revois Samlan, mais il n’à pas vue le chef du village. Je lui demande de se renseigner sur les prix de la peinture pour ganer du temps si le chef du village donne son accord…

Je devrais attendre 4 jours pour avoir les tarifs, mais à ce moment la je comprends deux choses : je peux faire confiance à Samlan, les prix qu’il à trouvé sont en dessous de ceux que j’avais pu négocier. Que les choses mettront beaucoup de temps.

Quelques jours plus tard, le chef du village donne son accord, mais je ne l’ai toujours pas rencontré. Samlan et Bountian savent que je suis dispos mais ne jugent pas utile que nous nous rencontrions. Je laisse faire.

Je demande une réunion avec le directeur de l’école, que je n’ai jamais vue depuis que je viens à Tadlo (il est soit disant très occupé), et les professeurs.

Le lendemain matin je suis à l’école accompagné de Samlan et Bountian face à une institutrice et la prof d’anglais qui ne parle pas anglais !!!

Nous avons l’école pour nous samedi et dimanche, et on me dit que si les travaux ne sont pas terminés ils annuleront les cours lundi, que ce n’est pas grave… Hors de question.

Je leur demande de mobiliser les élèves pour la journée du samedi qui sera consacré au nettoyage et les invites à se joindre à nous…

Il me faut alors acheter des bassines, des brosses, du détergent. Faire valoir les vendeurs de Tadlo mais aussi éviter de piller tout les stocks. Il nous faudra 40 brosses et une dizaine de bassines.

Finalement je ne trouve pas grand-chose à Tadlo (aucune bassine et seulement une dizaine de brosses). Je vais donc dans un autre village et trouve tout ce dont nous aurons besoin.

Le samedi matin nous avons RDV avec Samlan à 8.00 pour lancer le chantier, ensuite nous irons chercher la peinture, il à fallu louer une voiture…

Samlan arrive à l’heure, c'est-à-dire à 9.45 !!!

Hier soir un groupe d’espagnol est venu me demander ce qu’était ce projet dont tout le monde parle dans le village. J’explique, ils se proposent de donner un coup de main. J’accepte et repart acheter des brosses.

Quand nous arrivons à l’école, les enfants sont la, une cinquantaine environ. Je forme les équipes, donne les consignes, et part avec Nico et Samlan chercher la peinture.

Le « magasin est à une vingtaine de km, nous mettrons 4 heures pour faire l’aller retour, ainsi va la vie au Laos.

A notre retour, les murs sont propres et tout le monde est parti !!!

Je dit à Samlan qu’il serait bien que nous puissions entreposer la peinture, les pinceaux, les colorants et tout le matériel dans « la salle des profs » qui ferme à clefs.

Non, il faut tout remettre au chef du village, et une cérémonie est alors organisé, je court chercher tout les acteurs du projet. Samlan n’est pas un très bon organisateur, mais la cérémonie se déroule dans une ambiance bonne enfant.

Le chef du village garde le matériel pour la nuit. Nous allons devoir revenir le voir demain pour récupérer la peinture.

Le soir, je suis fatigué mais heureux que notre projet prenne forme, demain il ne faudra pas chômer, 3 classes de 45 élèves à repeindre entièrement.

RDV 8.00 et Samlan arrive à l’heure à 9.30. Tout le monde est pressé de commencé et me met la pression pour que nous allions récupérer la peinture chez le chef du village sans attendre Samlan. J’en ai autant envie qu'eux, mais cela ne se fait pas au Laos.

Finalement nous voici prêt à commencer le chantier, il est 10.00 heure. Je sert les dents…

Je réorganise les équipes pour mixer Espagnols, Français et ados Laotiens.

Je prends part au chantier peinture.

Les espagnols et moi ne prendront pas de pause déjeuné, d’autres irons se restaurer et se baigner à la cascade et reviendront plus tard. Je suis tendu, j’ai peur que nous n’arrivions pas à terminer, il n’y a pas d'électricité dans l’école et la nuit tombe vite.

Nous avons décidez de peindre le soubassement de couleur foncée pour éviter les traces de mains et de pieds, mais impossible de trouver du scotch pour faire une belle ligne de séparation. Deux bambous, une encoche, une corde et voici un cordeau, mais le résultat est catastrophique…

On ne peut laisser les choses en l’état, il faut trouver une astuce, je propose une fresque avec les empreintes des mains des enfants. Philippe, un français à qui je dois beaucoup n’est pas chaud, et je n’ai pas envie de le contrarier. On discute et finalement il cède, plus tard il dira trouver cela beau…

La classe N° 5 est terminé et je demande aux peintres de venir en support sur les classes 4 et 3. Certains laissent les rouleaux et les bassines.

Philippe plus tard vient me voir avec un sourire en coin : « Christophe, ça fait parti du projet que de repeindre les tables et les chaises ? » Damned, je n’avait pas anticipé, des enfants voyant qu’il y avait de la peinture ont décidés « de peindre » ou de peinturlurer les bancs et les tables !!!

Votre attention SVP, je cherche des écoliers dispos, j’ai une mission pour vous : Il faut sortir tout les bancs et les tables qui ont été peints et les nettoyer !!!

Les enfants se montrent volontaires et en moins de 30 minutes, l’incident n’est plus qu’un mauvais souvenir…

Tout le monde est fatigué, il fait chaud et nous en sommes à la troisième couche de peinture, nous avons passez 125 litres de peinture et le résultat n’est pas à la hauteur.

José, me dit que se serait bien de faire les baguettes du plafond de la même couleur que le soubassement, il a raison, mais je sent que nous n’allons pas y arriver.

Il me dit compte sur moi, je gère cela pour les 3 classes et je ne prends pas de pause avant d’avoir terminé. MERCI JOSE.

La peinture est terminé, les équipes de nettoyages sont en place et efficaces. La démarcation entre le vert et le blanc me donne la nausée.

Je propose à Salaïlle et une autre fille de mettre en place l’atelier frise, mais attention, hors de question de laissé les enfants mettre leur empreinte la ou ils veulent…

Les filles gèrent à la perfection, le chantier touche à sa fin, je réuni la peinture inutilisée dans un même seau et entreprends de nettoyer le matériel avec des volontaires.

Tout se passe bien, mais tout d’un coup un flash !

Je vais voir l'atelier frise, excellent et suis un des enfants qui ensuite va se laver les mains, et bingo !!!

Comme tout ces petits camarades, il laisse aussi ses empreintes sur la façade extérieur de l’école !!!

Au secours !!!

Nouvel appel aux volontaires et on lance un nouveau chantier : « nettoyage des empreintes sur la façade de l’école…

 

 

A travers cette action, j’ai gagné la confiance du village.

Je suis clairement identifié comme un acteur local, et comme chaque geste à son importance, le fait que le chef du village me propose de me raccompagner à la Guesthouse est un symbole important. Nous allons traverser le village ensemble et cela sera vue par tout les villageois.

Avec Samlan et Bountian, les choses sont parfois difficiles. J’ai beaucoup d’affection pour ces deux la, mais ils se montrent souvent trop gourmands. Samlan s’implique énormément pour le projet, il est doux, souriant, blagueur mais aussi très intéressé. Et il m’est difficile de devoir dire régulièrement non… Faire preuve de pédagogie.

Le chantier peinture et nettoyage est terminé, il faut aller de l’avant et continuer, le temps m’est compté et cette notion du temps est si éloigné ici de mon rythme !!!

J’avance, j’apprends, je patiente, je serre les dents…

Avec Samlan, nous retournons à l’école le lundi, les seaux de peintures que nous avons utilisés et nettoyés pour en faire des poubelles de classe sont en place, avec des papiers dedans… Petite victoire, je félicite les élèves.

Des élèves n’ont pas de bancs pour s'asseoir, et il n’y à pas assez de livres pour tout le monde. Il manque 5 bancs et 10 autres sont dans un état de délabrement. Il faudra donc trouver 20 bancs. J’en parle à Loïc qui m’invite à rencontrer Paw. On fait les présentations, Ben un français nous propose de rejoindre le projet. Avec plaisir. Je le dit depuis le début, ce n’est pas mon projet, alors oui à tout ceux qui voudront le rejoindre…

Dans l'après midi est RDV est organisé avec Paw, Ben et le menuisier. Le choix du menuisier est indiscutable, il à eu 3 doigts de coupés récemment et se trouve sans travail, sans ressource. Mais il est trop gourmand. Avec lui nous ne parlons que du coup de la main d’œuvre. Ici pour faire un meuble, il faut acheter son bois et ensuite l’apporter à un menuisier. Je ne veux pas de bois vert, les bancs vont travaillés (d’un autre coté, il aura au moins du travail dans la classe, lol)…

Paw à du bois qu'il avait acheté il y à trois ans, suffisamment pour faire 20 bancs, sont prix est très correct. Paw est convaincu de la nécessité de partager les efforts pour le bien du village…

Le soir, le menuisier ne se présentera pas au rdv, jugeant sans doute que mon offre n’est pas acceptable. Ben prends le relais et va le voir. Une heure plus tard et après négociation Ben revient me voir avec une offre intermédiaire acceptable. C’est Ok, dans 5 jours nous aurons les 20 bancs….

Au matin du troisième jour, Ben vient me chercher, les bancs sont prêt, nous allons voir. Très bon travail, les bancs sont déjà sur le camion prêt à être livrés à l’école. Je refuse : c’est au chef du village que nous devons apporter les bancs, et ensuite c’est lui qui nous dira de les emmener à l’école ou pas… Le chef du village valide et nous emmenons les bancs à l’école…

Nous arrivons dans la cour de l’école, les élèves sont dans les classes, mais notre arrivé perturbe les cours. Je n’avais pas le choix, il me fallait profiter du camion. Les profs et les élèves nous accueillent avec le sourire… Tous comprennent le but de notre visite… A peine le camion arrêté que les enfants commence à décharger les bancs, d’autres sortent les anciens bancs. STOP !!!

De petits malins s’amusent à casser les bancs déjà bien abîmés pour en avoir de nouveaux…

C’est vraie qu'il aurait fallu tous les changer, mais step byy step. Une phrase si souvent répétée. Je fais donc sortir tout les enfants et décide des bancs qui doivent être changés et ceux qui pour le moment resteront en place…

Pour ceux qui auraient des doutes, le projet à concerné 3 classes sur 5 au total à Tadlo, et les deux classes ou nous n’avons rien fait sont celles de Manme et Sofia…

Les bancs auront coûtés 5 euros pièce : matériaux et main d’œuvre.

Vous aurez le détail des dépenses à la fin.

Quelques jours plus tard, en compagnie de Samlan, nous rencontrons à nouveau les professeurs.

Je souhaite faire un point sur ce qui à été fait, ré-expliquer les choix que j’ai fait, et discuter ensemble de la suite du projet. Je pense tout particulièrement aux livres et aux supports pédagogiques. Je veux aussi connaître le salaire des profs (j’en aurais sans doute besoin pour la troisième phase du projet)…

 

On se retrouve bientôt dans le bureau des profs.

 

Christophe

 

 

Samlan, Bountian, la prof d’anglais et une institutrice avons rendez vous à l’école. Le Directeur est absent (encore une fois…).

Le rendez-vous est solennel, Bountian fait les présentations. La prof d'anglais  ne parle pas anglais !.. Est elle simplement timide face à un homme étranger ?

Je me présente, et explique que je ne suis que les bras d’un regroupement spontané d’amis qui ont envie de participer à cet élan du cœur. Tout le monde comprends la démarche, c’est un premier pas.

L’objet de la réunion : faire le point sur ce qui à été fait, et ce qui reste à faire. Mais aussi discrètement connaitre le salaire des enseignants…

Les deux enseignantes apprécie ce qui à été fait, mais les demandes sont nombreuses.

-          Des bureaux pour les enseignants (il est vraie que les « bureaux » n’ont plus de dessus !..)

-          Des livres pour les élèves et pour les enseignants.

-          Des panneaux pédagogiques.

Tout cela est entendable.

Bountian reparle de l’idée de repeindre l’extérieur de l’école, je n’y suis toujours pas favorable.

Samlan demande des ballons de foot, des filets pour les buts et un filet et des ballons en bambou pour un jeu très répandu en Asie. (A voir selon l’argent qu'il restera mais ce n’est pas une priorité, essayons de faire que les enfants restent dans les salles de classe durant les cours, ce qui pour l’instant n’est pas acquis).

On parle aussi des salaires des profs, mais a titre d’information, juste par curiosité (il n’est pas question que nous intervenions dans ce domaine). J’ai juste besoin d’indicateurs pour l’étape suivante qui sera d’ouvrir une école de cours du soir en anglais et j’ai besoin de me faire une idée sur le coût d’une telle action….

La réunion dure une heure trente environ, l’ambiance est devenu plus chaleureuse, plus décontracté, moins officielle, et ça me va bien.

A la fin de la réunion, comme à chaque fois, je fait la synthèse pour être certain que nous nous sommes bien compris. Tout le monde est d’accord.

Dans les prochains jours, Samlan passera chercher la liste des livres qui manque.

J’insiste sur le fait que cela n’est encore qu’un projet et que je ne décide pas seul. Qu'avant de m’engager au nom des porteurs du projet, il me faudra des devis. Les choses sont claires.

Il faudra plus d’une semaine pour avoir la liste et encore quatre jours pour avoir les prix. Entre temps, je discute avec Paw, que je considère comme un sage, et régulièrement je me rends chez lui pour écouter ces conseils.

Pourquoi voulez-vous acheter des livres me dit il ?

Pour tout les élèves qui n’en on pas… Sa réponse : Le système éducatif Laotien est basé sur un travail de groupe, souvent par trois, il n’y à donc aucun intérêt à ce que chaque élève puisse avoir un livre pour chaque matière !!!

J’entends bien, mais il n’y à même pas un livre pour trois ! Que faire ?

Les livres c’est l’affaire du gouvernement me dit il, ce n’est pas à vous d’intervenir.

OK, mais lorsque j’ai posé la question aux enseignants, ils m’ont dit que le gouvernement ne fournissait plus les livres !..

Paw : Bien évidement si personne ne les demandes… CQFD.

Paw ira dionc voir les enseignants pour qu’ils fassent la demande au gouvernement, et naturellement je me retire du projet. Samlan ce jour la est absent, il travail aussi comme guide et est parti en treck.

Le soir, je cherche Samlan pour m’entretenir avec lui du résultat de la discussion avec Paw. Il est furieux, il sent le projet lui échapper. J’essai de le réconforter, en lui disant que ce n’est pas grave, qu’il ne pouvait pas savoir (même si j’ai un doute), et que cet argent servira de toute façon à autre chose. Que je ne repartirais pas avec l’argent du projet en France.

La proximité que j’ai depuis quelques jours avec Paw agace Samlan, mais j’ai besoin de l’avis de tous pour réduire l’impact négatif que laissera de toute façon notre action ici.

Si Paw n’avait pas été la, nous nous serions substitués au gouvernement Laotien, et ce n’est pas notre démarche ni notre souhait, bien au contraire…

Samlan je le sent s’éloigne de plus en plus, il me faut le raccrocher, nous allons avoir besoin de lui…

J’avais évoqué l’idée d’ouvrir des cours du soir de soutient scolaire pour les enfants qui ne savent ni lire ni écrire le Laotien. L’idée n’a enchanté personne !

Beaucoup m’ont dit : « Tu vois, mois je ne sais ni lire, ni écrire, mais j’ai mon commerce,  je m’en sors très bien… » Pourquoi vouloir toujours savoir ce dont les autres ont besoin ???

Tadlo à choisi un chemin, celui du développement touristique !!! Bien ou mal ? J’ai mon idée, mais c’est le choix de la population…

Pour le village, intervenir auprès des enfants pour enseigner l’anglais paraît plus important que de savoir lire et écrire le Laotien… Pourquoi pas. Si le village se développe il y aura du travail pour ceux qui parleront anglais.

Des cours du soir en anglais, ok, il faut creuser l’idée. Faire une estimation du nombre d’élèves intéressés, des ressources disponibles (humaines et financières) des locaux…

Une première réunion avec Paw, Samlan, Ben et moi. Une première ébauche… Chacun doit encore réfléchir.

Puis une deuxième réunion : suite aux propositions de chacun, je fais une offre, mais aucun n’accord n’à lieu. Le coût des propositions faites par Samlan et Bountian qui à rejoint le projet ne nous permet pas de financer une année complète. Plus encore, Samlan et Bountian en l’état gagnerais plus d’argent en une heure de cours qu’un maçon ou un menuisier travaillant toute la journée avec ses outils !!!

Nous laissons passer 24 heures, je sais que j’ai un peu de marge de négociation, mais il va falloir que les profs revoient leurs exigences à la baisse.

Le vendredi soir, nouvelle réunion, elle durera trois heures et les choses avancent bien. Loïc et Ben sont la et ils me sont précieux. Ils ont l’habitude des négociations avec les Laotiens.

A la fin de la réunion, je propose de faire la synthèse pour être certain que nous sommes tous d’accord, je suis fatigué. Samlan parle en Laotien avec Paw, je l’interromps. Je commet une grave erreur, cela ne se fait pas au Laos, je risque à ce moment la de tout faire échouer, juste pour avoir dit : « Samlan » un peu fort. Je me rends compte de mon erreur, il est trop tard. Ben me lance un regard, j’ai compris, mais que puis-je faire ?

Je continu, au final tout le monde est d’accord. Je me lève et donne une accolade à celui que j’ai blessé, il me prends dans ces bras, et je me dit que cela n’aura sans doute que très peu d’incidence sur le projet.

Il est tard, je vais dîner chez Mama Paps, les voyageurs qui sont la me demande ou en est le projet. Je crois que c’est gagné et que les cours du soir auront lieu…

Le lendemain vers midi je croise Samlan, il veut qu'on se vois avec Paw. Je lui réponds que pour la première fois depuis mon arrivé, je me prends un weekend et que nous en discuterons lundi. Il me dit NON, on se voit maintenant !

Que se passe-t-il ?

Samlan revient sur sa parole, il ne veut plus être prof d’anglais…

Nous allons voir Paw pour en discuter…

 

  

Je ne suis pas très fiers, Samlan reviens sur sa parole, et je me doute que je l’ai blessé en l’interrompant hier soir.

Mais peut-on risquer de tout perdre par un comportement jugé irrespectueux ?

Quand j’ai croisé Samlan, je sortais tout juste de chez Pow, et nous avions discutés ensemble, tout semblait aller parfaitement.

Nous nous asseyons tout les trois, je suis dans mes petits souliers, je n’en mène pas large. Je ne dit mot, et attends que Samlan parle. Un long silence qui veut dire beaucoup. Pow comme à son habitude est souriant.

Finalement, je romps le silence et demande à Samlan ce qui ne va pas.

Samlan à perdu la face vis-à-vis des enseignants de l’école, il avait promis des livres et hier j’avais confirmé qu'en accord avec Paw, nous ne financerions pas les livres…

Samlan, dans son élan de générosité c’est engagé vis-à-vis des profs, alors que nous n’en étions qu'au stade des devis, et qu'à plusieurs reprises j’avais insisté sur le fait qu'il ne devait être fait aucune promesse…

Sans livre pour l’école, Samlan n’acceptera jamais d’être prof, c’est son honneur qui est en cause.

Je le comprends, je voudrais l’aider, mais que faire ?

Nous étions à deux doigts de réussir notre mission, et tout d’un coup, tout s’écroule.

Conscient de mon erreur de la veille au soir, je marche sur des œufs… Je ne veux pas blesser Samlan. Il faut rattraper le coup, et j’ai mon idée. Mais je dois en parler seul à seul avec Paw.

Je redit à Samlan que j’avais prévu de prendre un weekend, que j’ai accepté ce rendez-vous, parce que j’ai beaucoup d’estime pour lui, mais qu'il à tellement donné ces derniers jours qu'il est fatigué et je le suis aussi…

Je lui promet une réponse lundi matin à 8.00. Je lui dit que je suis désolé pour hier soir, et que j’ai eu tord de l’interrompre. Nous nous séparons, Samlan reprends son scooter et s’en va, en esquissant un léger sourire.

Je reviens vers Paw, et lui demande son avis. Est-ce mon comportement d’hier que je paye aujourd’hui ? Non selon Paw, Samlan c’est mis seul dans une situation inconfortable, et il ne veut pas perdre la face.

Samlan est mon ami, et je dois faire quelque chose. D’un autre coté on ne peut pas abandonner le projet si près du but !

Je repart à la Guesthouse en demandant à Paw si il sera dispos dans une demie heure. Je dois faire les comptes. Pour lui pas de problème.

Je reviens 30 minutes plus tard, et lui propose de valider ou non cette option. Si il est vraie que c’est au gouvernement d’acheter des livres, les enfants risques d’attendre longtemps. Alors refaisons le point avec les enseignants des manuels qui manquent le plus et achetons 60 livres.

Cela rendra service aux élèves, rétablira Samlan dans sa position (il ne perdra pas la face). Et 60 livres sur plus de 200 manquant, il y à encore de quoi faire pour le gouvernement.

A 20 000 kips le livre, soit un peu moins de deux euros, notre budget peut le financer…

Paw pense que c’est un bon deal. Je prends congé et passerais comme convenu lundi matin rencontrer Samlan. Je passe voir Loïc, pour le tenir informé. Il sera la lundi matin.

Enfin une vraie pause, et ça fait du bien. Je profite un peu de la petite famille et dimanche (demain) c’est la fête au village.

Dans la soirée, j’apprends que Samlan est ivre, je pense qu'il est perdu, il se sent dépassé et mal à l’aise vis-à-vis de tout le monde.

Le dimanche, ce n’est que vers 21 heure, que je le rencontre, il est aussi organisateur de la fête. Je prends une table, loue des chaises pour toute la famille (2 000 kips la chaise, moins de 20 centimes d’euro, mais avec mon argent perso. Pas d’abus de biens…) Je commande des bières, un verre et j’invite Samlan à notre table. Malgré la musique très forte et de mauvaise qualité nous discutons, et je vois qu'il veut faire un effort.

Je lui dis que j’ai confiance en lui et que nous allons trouver une solution qui va satisfaire tout le monde…

Le lundi matin, tout le monde est la, et je prends la parole, je parle de vous, qui avez donné de votre argent, du temps qu'avec eux nous avons passé. De l’intérêt de mener ce projet à terme. Je remercie chacun pour son implication et souligne devant tous, le travail accompli par Samlan…

Je parle des erreurs que j’ai pu commettre, de la difficulté pour moi à raisonner comme un Laotien…

Enfin et pour la première fois, je parle du budget que nous avions au départ et rends compte de l’argent dépensé.

Tout le monde comprends que nous ne pouvons faire davantage. Paw, Ben et Loïc me disent que si au cours de l’année, il faut de l’argent, ils feront le maximum pour en trouver. Parce que si pour moi, j’ai annoncé depuis le début que ce n’était qu’un début, j’ai clairement dit que dépendant de fonds privés, je ne savais pas ou nous allions pour l’an prochain.

Je propose donc à Samlan que nous achetions 60 livres, les plus importants et lui demande d’accepter le poste de prof d’anglais.

Sa réponse ne peut être plus clair. MERCI. Il est d’accord.

Les cours auront bien lieu cette année avec Samlan et Bountian.

OUFF…

Il va falloir des tables, des bancs, puisque nous allons enseigner dans la salle communale qui ne possède pas de mobilier dit Bountian. OUI je suis d’accord, mais si les enfants à la maison prennent les repas sur une natte au sol et font leurs devoirs (pour ceux qui les font) sur le sol, on va commencer doucement. Nous verrons par la suite, après quelques mois.

Paw et Ben veulent bien financer les tables et les bancs…

Paw ira avec Samlan demain voir le chef du village, Bountian fera durant quatre jours des annonces au micro pour inviter les familles à inscrire les enfants. Il y aura ensuite une réunion dirigé par Paw avec l’ensemble des familles et les interlocuteurs présents lors des différentes réunions. Il s’agit de mettre un cadre en place. D’expliquer aux familles l’intérêt de participer avec assiduité aux cours. Paw est l’exemple même, issu du des familles les plus pauvre du village, il à réussi parce qu'il parle anglais….

A l’heure ou je vous écris, 150 enfants sont inscris aux cours du soir, il y aura trois niveaux différents. Dès que j’ai plus d’infos je vous les communique…

Pour ceux qui ont Facebook, vous pouvez vous rendre sur la page Tadlo, vous aurez des photos…

Il me reste encore pas mal de choses à faire : d’abord vous remercier tous, pour votre générosité. A vous invité à vous rendre à Tadlo un jour, peut’-être croiserez vous un enfant qui vous parlera anglais… se sera un peu grâce à vous, et quoi de plus beau que de pouvoir communiquer ?

Je vous écrirais aussi pour vous donner le compte rendu financier de l’opération.

Et je vous raconterais quelques anecdotes qui ont ponctué cette belle expérience avec plus ou moins de bonheur.

ENFIN, MERCI A VOUS TOUS POUR M’AVOIR FAIT CONFIANCE….

 

 

 

 



16/03/2013
5 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 20 autres membres