En route vers Xi Jiang
Ce matin encore, je me retrouvait seul avec pour objectif de rejoindre Xi Jiang le plus tot possible. Ce village haut perche dans les montagnes etait selon les dires, le plus grand village Miao...
Comme la veille, les rues de Guyang etaient sales, poisseuses, et l exercice de se maintenir en equilibre etait d autant plus perilleux, que je portait ma maison sur le dos.
Etais-ce le stress ou la fatigue ? Mes jambes tremblaient, je ne me sentait pas tres bien. La descente de la centaine de marches s averait des plus risquees...
En verite, une chose me hantait, je m etais appercu lors de mon arrive dans cette ville, que l anglais n etait pas ici chose courante. Comment allais-je faire pour me sortir de cette partie de ville excentree dont je n etait pas capable de la situer sur un plan ?
Je ne savais qu une seule chose : riche de mon exploration de la veille, je savais dans quelle direction ne pas aller !.. S etait bien peu...
Je parti donc dans la direction opposee, a la recherche de celui ou celle qui pourrait m indiquer le chemin...
Plusieur tentatives, toutes soldees par un signe de la main, toujours le meme, un non sans appel !..
Puis finalement un homme m expliqua que je devais prendre un bus, descendre a un arret dont j essayerait de memoriser l ideogramme, puis prendre un autre pour arriver a la gare routiere...
Parfait. Y a plus qu a...
Je fini par arriver non loin de la gare, j etais juste descendu un arret trop tot. Arriver a la gare un peu comme pour me rassurer je demandait si s etait bien d ici que partait les bus pour Xi Jiang. Affirmatif !.. Sauve...
Au guichet lorsque je m adressait a l hotesse, contrairement a d habitude, elle ne frappa pas les touches de son ordi, mais se mis a chercher dans son sac !..
Allait elle me sortir un billet deja vendu et non utilise, un cadeau ?..
Non, une vieille photocopie, qui en anglais m expliquait que le bus que je cherchait ne partait pas de cette gare, mais d une autre, tout en m expliquant comment m y rendre. Je saluait la dame avec un large sourire. Ha si s avait ete partout comme ca !..
Nouveau bus, nouvelle gare.
Devant celle-ci un atroupement de badaus... Que se passait il donc ?
Et un de plus, me voila spectateur malgre moi d une mis en scene scabreuse ou un homme fait travailler trois singes et un chien. Le visage ensanglante du dresseur en dit long sur son rapport avec ces animaux. Il lancait des couteaux au singe adulte qui les attrapaient en vol, lorsqu il voulait les recuperer il damandait au chien combien y en avait il. Un aboiement, un couteau... Sa se passait plutot assez bien, et ces trois la semblaient s entendre !.. Quand vint le tour d un des petits singes, qui avait decide de ne pas travailler, les choses tournerent au carnage. L homme attrapa le singe qui etait en laisse, le fit tournoyer et suspendu a sa corde, tout en poussant des cries, il recevait de violent coups de fouets... C est a ce moment la qu un homme vint me demander de l argent pour le spectacle... Je vous laisse imaginer la suite...
Direction la gare, ou un bus partait dans une dizaine de minutes. Timing parfait...
En repartant, et apres que notre chauffeur, sous la pression d une femme que j imaginait responsable de la securite, celui-ci nous donna les consignes de securites. Il termina en disant quelque chose du genre ; de toute facon si accident il y a, vous ne pourrez rien faire!!!
Ce qui fit rire tout les passagers. Je m ammusait de cette bonne ambiance.
Nous repassions devant l homme et ces singes. Je pensais a mon travail, au dressage, aux contraintes. Les oiseaux dont j avais eu la charge, et que j avais cru respecter, n avaient ils pas eux aussi soufferts ?..
Le chauffeur de notre bus n etait autre qu un dangereux malade ! Jamais je n ai eu aussi peur de ma vie. Alors que l on m avait assigne la place numero 2, celle qui se trouve tout devant et qui permet de jouir pleinement des paysages, je regardais derriere moi. Une place etait libre tout au fond... Dans une ligne droite, je decidais de changer de place, vite rejoint par deux autres personnes qui semblait aussi effrayees que moi...
Les paysages etaient magnifiques.La route qui sillonait entre les montagnes offrait le spectacle merveilleux des rizieres en terrasses... de vielles maisons traditionnelles toutes en bois venaient parfaire cette image que la brume des montagnes et la vitesse insoutenable de notre bus m empechaient de saisir pour vous...
Une premiere pose, l occasion de conster qu ici comme partout ailleurs les toilettes me rappelaient des images qui appartenaient a une histoire que l on ne voudrait pas revivre !!!
Je pensait au Typhus, au cholera, etranges vacances...
L arrive a la gare de Kaili, me rassura. Il me fallait attendre une bonne heure avant de prendre un petit bus pour Xi Jiang. L occasion pour moi de faire un tour en ville, de m amuser du spectacle des vendeuses ambulantes de fruits que la police chassait devant la gare. Elles partaient un peu plus loin, attendaient, puis l une d entre elle, sans doute la plus temerrere revenait inlassablement a la meme place. S etait une Miao, je me disait qu elle n avait sans doute rien a perdre et qu elle devait rentrer le soir au village apres avoir vendue toutes ces bananes...
Le bus etait la, et apres m etre fait plaisir en mangeant de delicieuses raviolis chinois, je prie place. 23 Yuans pour une heure trente de trajet... Le chauffeur et trois autres jouaient aux cartes. 10 minutes avant le depart, le chauffeur jeta violement le jeu par la fenetre... Il avait du perdre avec ces propres cartes, elle ne lui porteraient jamais chance...
Plusieurs coups de demarreur finirent par avoir raison du moteur qui se mit a cracher une fumee noire, a cote de moi, un pere et sa petite fille qui n avait que des ebauches de doigts. Se n etait encore qu un bebe. Elle me regardait, je lui souriait, puis lui tendit les bras. Son pere la posa sur mes genoux, elle regardait les images de mon guide tout en commantant la chose de facon forte interessante... sans doute ...
Le chauffeur s adresse a un p[assager qui est a l avant du bus, je ne prete pas attention. Il se deplace a l arriere du bus. Nous nous arretons. Controle de police !.. Un officier monte a bord, le chauffeur semble plaisanter avec lui. L officier qui est reste sur les marches, scrute les passagers, machinalement je suit son regard. Me retourne. L homme qui etait passe derriere etait cache ( mal cache ) sous les sieges. Le policier redescendit, et le bus repris sa route. Un kilometre plus tard, nouveau stop !.. Pas de police, mais je reconnaissait les joueurs de cartes qui etaient a la gare. Ils prirent place a bord du bus. Quelque chose m echappait...
Le temps s etait ecoule sans que je m en rende compte, je m etait laisse distraire par ces agissements suspects et la beaute des paysages...
Le bus venait de s arreter, devant moi un somptueux pont couvert en bois, derriere lui le village surprenant de Xi Jiang. J etais au bon endroit, j allais me laisser eblouir par la culture Miao. Une belle fin d apres midi devant moi.
Je descendait du bus, mon sac sur le dos, et mapprochait du pont...comme un chat...
Vous avez dit, Miao ?...
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