Rêves et passions

Etrange sensation de celui qui se pose en terre inconnue...

La Birmanie me crache a la gueule ses contradictions, cette sensation que j epprouvais lorsque nous percions les nuages pour decouvrir ce pays etranger se confirme. Oui, si pour moi, le Laos et le cambodge ne sont plus des pays etrangers, mais lointains, apres quelques jours en terre Birmane, ce pays que je decouvre avec passion et humilité reste ecore une enigme pour moi.

Cette histoire d amour que je vie avec l Asie et qui a debuté il y a quelques années m'ammene ici. Que suis-je venu y faire ?

Le voyage est il toujours une fuite ?

L herbe est elle plus verte ailleurs ?

Un peu de temps passé en Asie du Sud Est fait il de moi une personne ayant les clefs pour ouvrir cette porte restée si longtemps fermee ???

Lorsque juché sur le haut d un pick-up, je regarde les paysages, certains me ramenent au Cambodge ou dans le Delta du Mekong. Mais la comparaison s arrete la.

Les odeurs ne sont pas les memes, la musique est differente, le visage des femmes plus dou, les enfants restent des enfants, mais pas longtemps. Des que le deuxieme arrive, l ainé jouera le role de nounou, quelque soit son age...

Les hommes peut etre plus souriants, revetus de leurs sarri, ils vous sourient volontiers, mais qui sont ils ?

J ai envie d aller vers eux, et je me dit que peut etre...

Ce matin, j ai visite le rocher dore, haut lieu symbolique pour les boudhistes. Au sommet, je rencontre un couple d anglais et nous discutons de nos experiences personnelles. Un homme vint s assoir a cote de moi, et naturellement nous nous sommes mis a parler de la chaleur qui faisait perler des gouttes sur nos fronts ?

Il faut dire que les experiences de ces deux derniers jours m ont rendus mefiants : une nuit enfermee avec un gardien dans la piece et la lumiere allumee, le lendemain , un interogatoire de police...

Il fallait que celà m arrive pour que je comprenne bien des choses...

Les Birmans ont un sens de l hospitalité qui va sans doute bien au delà de ce que l on peut imaginer (un exemple : presque tout le monde met a disposition des passants de l eau faiche), mais je ne dois plus jamais accepter une invitation a dormir chez l habitant.

Je n aurais personnelement aucun soucis, mais mes hotes risquent gros apres mon depart.

J ai aussi ete invite hier midi a dejeuner par un militaire. J ai voulu decliner l invitation mais n ai pu le faire. J ai passe un moment agreable, meme si je ne suis pas dupe...

Etrange etranger que je suis, arreté hier par la police parce que je marchais depuis trop longtemps sur le bord de la route...

La nuit derniere un homme qui ronflait dans la chambre a cote (les cloisons sont en carton...) ne me permis pas de trouver le sommeil facilement. Je suis aller sur un banc, tirant sur mes red rubis (cigarettes Birmanes)... Je reflechissais à ce que je devais faire...

Quitter ce pays où les hommes et les femmes sont de belles personnes, mais ou je ne peux circuler a ma guise, ou continuer, mais alors de quelle facon ?..

Le sommeil se fit ressentir en meme temps que la solution. Je devais me faire oublier quelques temps, prendre les bus dans les stations et dormir dans des guesthouses... ne plus faire de stop, ne plus tenter de dormir chez l habitant... Renoncer a ce qui me plait le plus dans mes voyages. Et si s etait le prix a payer pour decouvrir ce pays, et si j etais alleé trop vite, et si, et si...

J allais donc faire comme tout le monde, au moins quelques jours, puis selon la sensation, selon mon intuition j aviserais...

Parce qu il n est pas envisageable pour moi de vivre un pays en suivant un chemin tout tracé. Je veux connaitre les coulisses, l envers du decors... Je suis fatigue de ces mises en scene permanente en France ou ailleurs.

J ai compris une chose en venant ici. Quelqu un m a ecris avant de partir : Je sais que c'est là-bas que tu es vivant, tu es heureux, que tu es toi..... pourquoi t'infliges tu toujours la torture du retour ?