Rêves et passions

Rêves et passions

Danse avec le train le 14/01/2012

Arrivé en trishaw, je me dirigeais le sac sur le dos vers le guichet de la gare, esperant pouvoir prendre une place en classe ordinaire...
Mais comme ici rien n est simple, je ne pouvais payer en monasie local, seulement en dollars et en première classe...

Je me retrouvais donc dans une salle, avec plusieurs fonctionnaires examinants avec attention mon passeport... He oui, il faut la aussi montrer le fameux sesam...

L administartion Birmane est encore au ticket ecrit a la main avec deux feuilles de carbonnes et le temps d examiner mon billet de 20 dollars, le premier train s en allait doucement... Je prendrais le prochain qui est aussi le dernier....

Mon billet en poche, je partais errer autour de la gare... j en profitai pour y faire quelques achats ; des beignets et des Cherrug de premiere qualite. J avais une idee en tête...

Deux autres voyageurs etaient assis a une petite table et degustaient tranquillement un petit cafe...

Le train entrait en gare, et un homme vetu d un bel uniforme s empressa de m indiquer le chemin et me demanda de m assoir a la place indiquee sur mon billet.

La premiere classe, n avait que le nom et des fauteuils inclinables...

Le train se mit en route...

Il avancait moins vite que le pas d un homme, je me disait que cette vieille micheline made in China avait besoin de chauffer...

Je me dirigeais a l arriere du wagon pour aller dire bonjour a ceux qui voyageaient en classe ordinaire... La porte etait soudée...

Changement de strategie. Je me dirigeais vers les deux controleurs et le policier qui avaient embarqué avec nous. Je les abordais avec le sourire et rapidement ils me proposaient de m assoir....

Je sortait mon arme secrete : des cherrug.
L un d entre eux accepta et les deux autres declinaient mon offre avec le sourire...
L un d entre eux parlait le meme anglais que moi...
La discussion semblait plus limpide que le deplacement du train sur des rail a l alignement aleatoir... J'allais ainsi etre secoue durant tout le trajet.
Apres plus d une heure et un peu moins de 7 km, notre convoi s arreta brusquement... Je descendais et demandais au controleur si cela etait normal. Question stupide a laquelle il repondit par l affirmatif... "5 minutes" me lanca t il avec un rire qui voulait dire: ou plus...
Apres un quart d heure et voyant le mecanicien mettre ses mains tachées par le gazol dans le moteur et demonter plusieurs pieces, je lancait un : problem ?
La reponse fut courte mais explicite : Yes...

Je ne sait pourquoi mais je sentait que se voyage allait durer.

A force d errer le long de la voie de chemin de fer, je fini par echapper a la surveillance du policier et grimpait dans un des wagons , classe ordinaire... Mon intrusion fut acceuilli par de nombeux  "Mingalaba" avec des sourires et des regards curieux...

Ayant ressenti une certaine agitation a l exterieur, je redescendais, de suite le controleur vint me rassurer. Le train etait reparé et nous etions sur le point de repartir. Je sentais son regard protecteur posé sur moi. Alors, je saisi l occasion et lui demandais si je pouvais demeurer en classe ordinaire. Il me confirma que les sièges etaient en bois et inconfortables pour un touriste.
Une petite discussion et il fini par accepter, en m indiquqant que les arrets seraient nombreux et que je pourais a tout moment rejoindre la classe tourisme...

YES, j avais gagné, et le policier resta en classe afaire... Plus de surveillance, et a nouveau dans la vraie vie...

Je pris place discretement a l arriere du train et tentais de me faire le plus discret possible...
30 minutes plus tard, je sortais mon appareil photo et me mis a faire le portrait de chacun des passagers. A chaque fois, je leurs montrait la photo, l ambiance devenait particulierement conviviale. J etais bien, a mon aise, dans mon élément...

Une jeune femme me regardait avec insistance et vint m offrir une orange, se fut plus tard moi qui offrait un cherrug a une vielle dame...

Le train avancait... lentement, tres lentement...

Le voyage etait marque par de nombeux stop... a chaque arrets des femmes, portant un plateau sur la tete, vendaient fruits et legumes, et meme du miel en bouteille...
A chaque stop, je descendais et allais discuter avec le controleur...

Dans ce wagon que je supposait dater de la presence des anglais, il n y avait pas de fenetre, et le soleil venait me bruler le visage, parfois la fumee noir de la vieille micheline agonisante empestait note cabine...

Il semblait loin le moment ou nous avions quitter la gare de depart, 10h45, et pourtant il n etait que 13 heure, quand a l occasion d un des ces nombeux arrets le controleur vint m informer que nous aurions deux heures de retard...

Alors qu en premiere classe, la biere rafraichissait le corps des hommes en uniformes, la classe ordinaire allait bientot être saturée... Les fruits, les legumes, mais aussi les fleurs et le miel ne laissaient que peu de place pour circuler dans le couloir etroit de cette machine a vous casser le dos...

Plus personne n hesitait a me montrer du doigt et a rire aux eclats... pas de moqueries les birmans aiment tout simplement rire...

Le jour declinait aussi vite que s emplissait notre wagon... A regret je devais quitter ces gens avec qui je venait de passer plus de 6 heures. J occupais une place qui n etait pas la mienne et a cause de moi une personne resterait debout ou assise dans le couloir...

Je retournais donc en premiere classe...

L alcool avait fait son effet, la nuit tombait doucement, et le froid s installait. Un moine m offrait regulierement des tas de choses... assis dans mon siege, finalement plus confortabe, je me disais que j etait mieux derriere... Le kaki n etait pas ma couleur preferee, et eux voyageaient en classe tourisme...

Le froid s installait, mais tous ne descendaient pas les fenetres a guillotine...

Je finis par sortir mon sac de couchage et m enroulais dedans...

La nuit etait maintenant bien la... le train s arretait un peu partout et les voyageurs qui revenaient des rizieres, venaient a leur tours avec leurs outils grossir la classe tourisme... la classe ordinaire debordait...

Vers 21 heure, le train s arreta a nouveau, et des hommes s afferaient pour y ajouter deux wagons... Ils n etaient pas eclairés, mais j y devinais quelques visages... Train d un autre temps qui me rappelait ces films sur ces personnes deplacées par milliers et entassées comme des betes dans des wagons indignes...

12h15 apres notre depart, et 178 km plus tard, la danse du train s arreta. Sur le quai, des hommes et des femmes criaient... Il fallait decharger celui qui nous avait ammené si peniblement jusqu'ici...

Fatigue de cette danse a vous briser le dos, j esperais trouver un repos bien merite....


17/01/2012
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 20 autres membres